De quelques notions du temps
Comment consentir au dialogue, c’est à dire d’être à l’écoute, car du dialogue intérieur à celui de l’autre il est nécessaire d’adopter un point de vue qui s’adapte aux prismes de chacun, et où chacun mesure la distance qui le sépare de la chose à traiter. La distance, ici, est la notion même du temps, donc de l’espace qui se veut immédiat. Chacun connaît la relativité de la chose, que le point de vue de l’un diffère de celui de l’autre. Ne devrions nous pas ajouter, à la mesure du regard, une mesure du temps ? Ce qui rendrait possible qu’à la question ainsi posée, la complexité y conjugue toutes formes, tout en y permettant d’en simplifier une d’elles.
Prenons l’exemple du personnage regardant passer un train, au travers d’une fenêtre d’un des wagons, il y voit un passager consultant l’heure à sa montre, puis relevant ses yeux tout en se déplaçant dans le sens du train, ce voyageur aperçoit la personne sur le quai de la gare. Donc, dans ce jeu de miroir, quel moment retenir pour représenter l’instant présent ; celui du regard de la personne sur le quai, ou celui du passager du train ? Il va de soit que connaître la vitesse du train serait une variable d’importance, mais ne resterait-elle pas conditionnée par celle de la lumière éclairant l’espace, et de quelques notions du temps ?
Pouvons-nous de nouveau simplifier cette question, en multipliant le nombre de personnes sur le quai de la gare, et même en multipliant les gares, tout en conservant un seul passager dans le wagon du train ? Est-il possible maintenant que les spectateurs de ce voyageur nous donne la mesure du temps propre à son espace relatif ? Ceci soulève sans doute une autre question, celle de la distance qui sépare chacun des spectateurs du passager du train.
Pour comprendre la chose, prenons un petit peu de recul, de la sorte nous augmentons la distance qui nous sépare du point que nous voulions mesurer. Reculons encore de quelques pas, et même changeons d’échelle de grandeur, tout en restant au bord de notre galaxie, et remplaçons notre voyageur par un petit point lumineux, par exemple un soleil. Imaginez chaque spectateur à la jonction d’un point comme satellite et de plus de multiplier les soleils, et ainsi de suite jusqu’à atteindre la limite de l’espace connu, donc du temps. Ne vous avais-je pas dit de qualifier la chose, de quelques notions du temps.
Maintenant, serait-il possible de mesurer un de nos pas dans cette immensité, pour cela il faudrait sans doute se rapprocher de nouveau de la terre. La gravité aidant il semblerait qu’une accélération y dilate la mesure, donc le temps. De toutes les mesures il en est une qui retient mon attention, celle qui projette l’infiniment petit dans l’infiniment grand, ou alors l’infiniment grand dans l’infiniment petit. Vous voyez, où le regard se pose, notre point de vue nous présente la chose ; de quelques notions du temps.
À présent, du passé au futur, un lien unique fait que la chose soit, donc existe. Il en est ainsi, la chose qui a été ou sera ne prend forme qu’au présent. Encore une fois, pour désigner toute chose, il est bon de l’inscrire dans le temps, car ce qui fut ou sera se définit dans l’espace énoncé au présent, ne serait-ce que pour en avoir conscience.
A.F. le 15/11/2021